Dans son édition du 22 novembre et sur son site internet le journal Ouest-France a publié un article titré "Tous les sans-abri n'auront pas un toit cet hiver". Un militant du Dal35 réagit :
Je suis assez étonné par la tonalité complaisante de l'article rédigé suite aux déclarations du préfet Cadot concernant l'annonce du plan hivernal d'hébergement d'urgence en Ille-et-Vilaine.
Exception faite du titre qui sous-entend que la préfecture se dispensera d'appliquer et de respecter la loi mais ceci n'est plus une nouveauté dans ce département.
Le préfet annonce que le nombre de places d'hébergement d'urgence augmente et ce probablement au profit des réfugiés. Rappelons que l'affirmation qu'il y aura une augmentation n'a de valeur que si elle se réfère à une donnée bien précise et ce n'est ici bien entendu pas le cas. Rappelons au préfet que les migrants ont de par la loi droit à un logement et non un hébergement d'urgence, qui se résume systématiquement à un abri pour la nuit et laisse les personnes et leurs enfants à la rue le jour quelles que soient les conditions météo.
Le représentant de l’État prétend que le nombre en baisse des nouveaux demandeurs d'asile en Bretagne serait la résultante de l'effet positif de la politique de domiciliation mise en place en juillet dernier. Rappelons au préfet que ce qu'il appelle effet positif n'est qu'une manipulation de la vérité. La politique de domiciliation mise en place par celui-ci consiste trop souvent à obliger les personnes à être domiciliées dans un autre département sans qu'une offre d'hébergement ou de logement ne leur soit proposée. En clair, il déplace le problème sur les autres départements mais laisse dans tous les cas les personnes à la rue.
95 places de plus ?
Si le plan hivernal permet de rajouter 68 lits supplémentaires entre le 1er novembre et le 31 mars, il n'est nullement indiqué que l'offre sera véritablement de 68 lits supplémentaires chaque jour durant ces 5 mois. Durant cette période la moyenne des lits proposés pourrait être aussi nettement inférieure, voire quasiment nulle.
Concernant le plan grand froid il n'est pas inutile de rappeler que l'année dernière celui-ci a été déclenché trop tardivement.
Rappeler l'existence de plan COORUS comme une orientation potentielle est évidemment un effet d'annonce. Celui-ci nous a déjà été présenté plusieurs fois depuis un an comme une nouveauté alors qu'il était saturé avant même sa création. Ceci est uniquement dit et rappelé en remerciement aux élus de Rennes-Métropole et en particulier à son président, Daniel Delaveau, pour ne pas avoir condamné ses manquements au respect de la loi et exigé l'application de la loi de réquisition.
La seule nouveauté est l'offre éventuelle de l'ouverture d'un gymnase par période de grand froid par la Ville de Rennes. Une aide tardive et strictement réglementée qui ne sera effective que quelques jours. Celle-ci aurait dû être mise en place depuis longtemps. Mais il est vrai que nous sommes en période électorale...
« Actuellement, une trentaine de personnes dorment dehors, confirme Michel Cadot. Les propres services du préfet contredisent cette déclaration. Le Dal35 a publié sur son site les statistiques alarmantes du 115. Des données qui, confirmées par les travailleurs sociaux y officiant, démontrent qu'appeler le 115 signifie 3 fois sur 4 ne rien obtenir et que le nombre de personnes à la rue est largement supérieur à ceux annoncés par le préfet. Rappelons à ce dernier que près de 300 personnes vivent actuellement sur 11 réquisitions orchestrées par le Dal35
Le préfet n'approuve pas mais ne nie pas que les réquisitions du Dal35 contribuent aussi à résoudre temporairement les problèmes. Ceci dit, on peut se demander pourquoi le préfet a fait expulser plus de 140 demandeurs d'asile du 280 route de Fougères, un bâtiment désaffecté de l’État. Pourquoi ne réquisitionne t-il pas lui même d'autres bâtiments, ne serait-ce que pour satisfaire au respect de la loi.
Dans cet article les propos du préfet sont repris sans aucune contradiction. Ils laissent à penser que les intentions sont respectables et que tout est mis en œuvre pour secourir les personnes en danger. La situation prise en compte apparaît relativement banale... Cependant nous sommes confrontés à une manipulation de la vérité. Pour le moins quelques 400 personnes en Ille-et-Vilaine sont dans une situation intolérable, au bord du désastre.
Yannic Cottin
Si le préfet pense que les réquisitions du DAL35 le servent dans la mise à l'abri des personnes à la rue, pourquoi ne ferait-il pas en sorte que chaque réquisition puisse avoir accès à l'eau? Il suffit que là aussi il réquisitionne!
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