samedi 29 août 2009

3 boulevard Mermoz Rennes



Illusoire dénouement au 3 bd Mermoz

Le Collectif DAL 35 avait lancé un ultimatum par voie de presse pour annoncer son intention de passer à une phase d'occupation permanente concernant le 3 bd Mermoz, si au soir du jeudi 27 août, une solution d'hébergement n'était toujours pas proposée aux 7 demandeurs d'asiles encore sur place.
Car, malgré les engagements municipaux et préfectoraux obtenus lors d'une première proposition de résolution de crise, le vendredi 21 août, aucune solution de logement ne leur avait été concrètement soumise depuis cette date.

Ceci impliquait de fait la continuité d'une occupation jugée illégale, bien que depuis six jours le DAL 35 avait annoncé être techniquement en mesure de quitter les lieux selon un engagement lié au fait que la maison devait être attribuée à une famille en urgence. La municipalité nous demandait d'attendre.
Au douzième jour de l'occupation, l'ultimatum ayant probablement été en partie décisif, ce jeudi 27 août 2009 en fin d'après-midi sur les lieux mêmes de l'occupation, Marie-Anne Chapdelaine,, adjointe du Maire à la ville de Rennes, accompagnée de M. Micaël Fischer élu de permanence, nous ont donc enfin fait la proposition suivante.

Constatant le refus de la préfecture à satisfaire le bon sens et les droits des dîtes personnes à être logées et devant la détermination du collectif DAL 35 à obtenir satisfaction pour ses légitimes revendications, la Mairie de Rennes, a pris la décision d'accorder des nuits d'hôtel, sur son propre budget, bien que ceci n'entre pas dans le champ de ses attributions, dans l'unique souci de récupérer un logement social et de le voir occupé le plus rapidement possible par une famille en grande difficulté, tel que convenu préalablement avec celle-ci.

Nous remercions avant tout la Municipalité Rennaise et ses intervenants pour sa médiation, sa patience et sa volonté d'aboutir à une solution honorable pour chacun.

Cependant les nuitées gracieusement offertes à titre humanitaire sont limitées en nombre de jours, variables selon les individus et n'offrent qu'un répit provisoire, permettant seulement d'atteindre la date de leur prochaine convocation en préfecture. Elles ne vont jamais au delà du 7 septembre. Elles ne donnent aucune garantie pour une famille avec une fillette d'avoir un toit jusqu'à la fin de la semaine présente ou pour un célibataire, dûment identifié comme gravement malade, une chambre au-delà de dimanche prochain.
Les solutions proposées, limitées dans le temps, offertes à un nombre de personnes restreint, devons-nous le rappeler, ne sont qu'une illusion de règlement de conflit car elles ne font que déplacer un problème crucial de quelques jours pour quelques individus mis en lumière quand une prise en compte globale et politique, du droit au logement pour tous et en tout temps, devrait être mis en exergue par cette même municipalité et ses alliés.
Hélas, nous n'avons pu contraindre la ville de Rennes à réclamer auprès du Préfet une ou plusieurs réquisitions pour faire face à l'incurie gouvernementale consistant à jeter sciemment un nombre croissant de personnes à la rue.
Nous prenons acte des supposées affirmations déclarant que tout début de prise en charge par les autorités compétentes, aussi court soit-il, mène par la suite à une prise en charge définitive et ne peut être refusé.

Nous resterons vigilants quant au suivi des personnes que nous avons accompagnées. Aucune d’entre elles ne doit se retrouver une nouvelle fois sans hébergement.

Durant ces jours d’occupation notre registre de personnes à la rue s’est considérablement élargi.

Dans un souci d’apaisement nous n’avons pas pu inclure ces personnes dans les négociations présentes. Nous accordons, malgré nous, un répit de courte durée aux autorités municipales et préfectorales pour mettre à niveau et en rapport avec la réalité leurs moyens d’interventions.

Nous quittons les lieux occupés et promettons d’autres mobilisations.
Nous appelons donc la préfecture à augmenter significativement son dispositif d’accueil immédiatement. Dès le dépôt et durant tout le temps d’instruction d’un dossier de demande d’asile les personnes doivent être dignement logées.

Pour celles qui n’entreraient pas dans le dispositif précédent, la municipalité Rennaise et Rennes Métropole se doivent de leur apporter aide et secours instantanément.

Et d’exercer une pression politique et médiatique pour infléchir significativement une politique d’exclusion qu’elles disent largement réprouver.

Cette occupation organisée par le collectif DAL 35, de part les promesses de solution apportées et les moyens de mise en œuvre obtenus, démontre l’utilité et la nécessité des luttes citoyennes.

A bientôt.

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