jeudi 28 janvier 2010

Conseil Municipal du lundi 18 janvier 2010

Lors du Conseil Municipal du 18 janvier 2010, le conseiller Municipal Délégué au Logement, Monsieur Guy Potin, chargé d'apporter une réponse au DaL35 sur les réquisitions, a conclu son intervention par cette déclaration « Saisissez les instances, montez des dossiers, cela vaudra largement en efficacité toutes les incantations, les manipulations et les occupations.»


N'en déplaise à nos interlocuteurs, nos «incantations et manipulations» sont confirmées par les services concernés :
-150 à 250 demandeurs d'asile attendent d'obtenir, conformément à la loi, un hébergement. (Source SAO).
-100 dorment régulièrement à la rue.
-50 à 70 d'entre eux sollicitent en vain le 115 chaque jour. (Source 115).

Certes on peut douter de l'efficacité des «occupations», puisque les dernières n'ont abouti à aucune résolution autre qu'une évacuation policière. Depuis, les réquisitions nous semblent plus appropriées et constituaient l'objet même, de notre interpellation du conseil municipal mais qui, cela ne surprendra personne, aura été une nouvelle fois sciemment ignorée.....

« Si des personnes sont privées de logement, il existe des voies et des procédures pour faire reconnaître leur droit»
Nous sommes heureux d'apprendre que des solutions existent et il nous tarde de voir M. Potin, conseiller Municipal Délégué au Logement, les mettre en œuvre..

Interpellé, depuis de nombreux mois sur l'absence de solution d'hébergement pour les migrants, la réponse se devait d'être réfléchie et constructive.

«La Commission Locale de l'Habitat traite du relogement social prioritaire». Nous ne doutons pas de son efficacité, cependant nous demandons à M. Potin de nous confirmer la possibilité de saisir cette commission, pour les demandeurs d'asile durant la période d'instruction de leur demande, ce qui actuellement semble impossible

«A défaut, si les demandeurs ne sont pas satisfaits, la commission DALO peut être saisie».

Mais là encore les demandeurs d'asile, durant la période d'instruction de leur demande, ne peuvent a priori saisir cette commission !

Quand bien même, le Dal35 comme d'autres organisations, manipulerait la réalité et ignorerait volontairement de possibles solutions, voire organiserait facticement des rassemblements de personnes sans hébergement, dans le seul but de nuire à autrui ou par complaisance extrémiste, les propositions présentées par M. Potin, ne répondent nullement à l'urgence de loger immédiatement et sans condition les demandeurs d'asile durant la période d'instruction de leur demande. Ces solutions, quand elle aboutissent, demandent plusieurs mois et chacun le sait.

Le Dal35, mouvement de résistance citoyenne, ne peut croire ou admettre que la municipalité Rennaise et ses élus aient décidé le fait de devoir considérer comme nécessaire, inévitable et légal pour tout demandeur d'asile, de vivre contre son gré, une longue période de déshumanisation, de sacrifices et de souffrances, au seul motif qu'il appartiendrait en droit à la préfecture et à ses services d'accueillir les nouveaux migrants.

La ville de Rennes peut et doit se substituer à l'état pour raison humanitaire.

Daniel Delaveau, maire de Rennes et président de l'agglomération, au conseil de Rennes Métropole, ne vient-il pas de déclarer « Le rayonnement n'est pas une finalité en soi. Ce qui nous intéresse, c'est le rayonnement humain..... »

Nous en prenons note mais...

Pour rappel, il est indiscutable qu'en vertu de décisions purement économiques prises l'an dernier mais qui dans les faits masquent une politique qui ne dit pas son nom, 300 places d'hébergement d'urgence ont été supprimées par la préfecture. Tandis que mécaniquement, la régionalisation imposée par le gouvernement, augmentait le nombre de personnes devant déposer leur dossier et séjourner sur Rennes.

Les 50 ou 70 places supplémentaires rajoutées depuis, qui si elles autorisent la communication préfectorale à supposer une augmentation de 50%, ne permettent pas d'entrevoir ou d'espérer une adéquation entre les moyens et les besoins.

D'autant plus que depuis la mi-janvier, le plan grand froid a été suspendu et qu'en conséquence 80 places viennent d'être retirées....

La municipalité Rennaise, consciente des dysfonctionnements quotidiens avérés dans le dispositif d'accueil des nouveaux migrants, vient de proposer au préfet, la mise à disposition de 32 logements répartis sur l'agglomération. La préfecture semble, pour le moins, différer sa réponse...

Depuis 5 mois, chaque semaine les élus de permanence constatent l'insuffisance de places. Les rappels à la loi envoyés au préfet ou à son secrétaire n'y changent rien....

Combien de temps faudra t-il attendre encore pour entériner, qu'au delà des mots, des échanges écrits, des conceptions politiques, la vie d'hommes, de femmes et d'enfants à la rue, ne serait-ce que pour un temps limité, est purement inadmissible et doit immédiatement cesser !

Par les réquisitions s'il le faut.

Vous condamnez nos méthodes mais c'est oublier que nous vous avons largement interpellé sur le sujet et d'autres avant nous tout autant. 8000 logements vides, 200 personnes sans abri. Tout est dit.

Les appartements réquisitionnés étaient vides de tout occupant, d'effets personnels ou de mobilier. Une simple enquête de voisinage vous le confirmera.

Étonnant le nombre d'appartements sociaux vides. Tout aussi le raccourci pour nous accuser de nous en prendre aux plus faibles et défavorisés, en retirant du marché un logement qui leur est destiné mais qu'aucun d'eux n'habite, tandis que d'un simple jeu d'écriture vous pourriez transformer nombre de logements vides vous appartenant en logements sociaux.....

Nous ne nous en prenons pas plus aux «méchants propriétaires capitalistes» et aucune de nos paroles n'a laissé entendre que nous aimerions le faire croire.

Nous interpellons la Mairie de Rennes car nous considérons que politiquement, administrativement, humainement, vous êtes en mesure d'apporter une aide immédiate aux migrants. Il vous est possible de lutter juridiquement contre la préfecture mais jusqu'ici nous n'avons rien vu venir !

Nous ne vous accusons pas d'ignominie mais de lenteur, à comprendre et admettre, que sans vous, ces personnes resteront à la rue.

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