vendredi 29 octobre 2010

LE CRI D'ALARME du DAL35 !

En direction des citoyens(ne)s, associations, journalistes, élus(e)s et gens de bonne volonté !

Ce cri d'alarme interdit dorénavant à quiconque de dire : 
 " Je ne savais pas !"
 
Selon la Convention Européenne des Droits de l'Homme, tout réfugié en Europe doit se voir octroyer logement, nourriture et habillement par le pays où il a fait sa demande d'asile.

À Rennes, le Préfet, de son propre aveu, ne peut loger tous les demandeurs d'asile dont le nombre a considérablement augmenté de 2008 à 2010. (Ouest-France du 20/10/2010). Cela est dû essentiellement à la diminution des fonds budgétés par l'État et à la suppression de trois plates-formes d'accueil des étrangers en Bretagne
Sur quatre, seule subsiste la plate-forme de Rennes. Le résultat mathématique est que de nombreux demandeurs d'asile n'ont aucune place pour se loger. Le 115 (n° d'appel d'urgence pour les personnes sans domicile) refuse un toit, même pour un soir, y compris aux familles avec enfant(s).

Devant l'afflux des demandes, le Dal35 a été amené à réquisitionner plusieurs bâtiments vides, municipaux ou privés, dont l'ancien funérarium de Rennes (OF 20/1/10). Ces réquisitions accueillent actuellement environ 140 personnes dont 34 enfants de 1 mois à 15 ans.
Faute de places au 115, de nouvelles familles viennent chaque jour frapper à nos portes dans des situations de fatigue, maladie ou misère que l'on croyait éradiquées en France.

Comment ne pas offrir un abri à ces personnes totalement démunies ?

Notre but n'est pas de devenir le 115 bis, ni de traiter les situations d'urgence mais d'exiger un logement décent pour tous. Nous l'exigeons d'autant plus fortement que bientôt nous ne pourrons plus accueillir personne. Si l'article de Ouest-France qualifie de taudis l'une des réquisitions, cela ne vaut que par le surpeuplement des lieux. La propreté est méticuleusement entretenue par les personnes qui s'y organisent malgré l'accès limité à l'eau et aux douches.
Rappelons qu'un abri, même de fortune est préférable à l'enfer de la rue. Seule la solidarité entre demandeurs d'asile leur permet d'y survivre.

CRI D'ALARME ! ! !

Nous accueillons aujourd'hui autant de personnes que le 115 chaque jour et traitons des urgences pour lequel le 115 a été créé. 
Les conditions plus ou moins supportables en été ne le sont plus à l'arrivée de l'hiver : les enfants et les adultes ont froid, les points d'eau sont rares, les sanitaires encombrés. Les enfants, tous scolarisés, n'ont pas de place pour faire leurs devoirs ni pour jouer; dehors il fait trop sombre. Les chauffages récupérés ou bricolés tentent de réchauffer chichement les différentes installations. Les maladies liées à l'hiver et des troubles psychologiques de la précarité apparaissent. Nous ne sommes qu'au début de l'automne et plus que tout nous craignons que les chauffages de fortune n'occasionnent un accident grave.

Nous demandons l'application de la loi par la Préfecture : des logements décents pour tous les demandeurs d'asile de nos réquisitions et de tous ceux qui dorment encore dans la rue.

Nous demandons à la Mairie de Rennes qui clame son incompétence en la matière de demander au Préfet d'appliquer la loi de réquisition, d'ouvrir des propriétés vides (8000 logements vides dans Rennes Métropole selon l'INSEE). Nous le rappelons tous les mercredis matins à l'élu(e) de permanence depuis plus d'un an ! (Rassemblement 9h30 devant la Mairie).

Nous appelons à votre soutien, physique (manifestations et rassemblements) et matériel (matelas, couvertures, chauffages protégés...) et nous vous posons la seule question qui vaille : 

" A force de rejets de compétences, qui sera compétent lors de la mort du premier Demandeur d'Asile dans les rues de Rennes ? La Mairie de Rennes ou la Préfecture ?"

Ce cri d'alarme interdit dorénavant à quiconque de dire : 
 " Je ne savais pas !"

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