Chevaigné : une attitude digne et responsable !
Photo et article Ouest-France |
"Le mardi 3 mai, au matin, on a découvert que les migrants avaient pris possession d'une ancienne auberge, propriété de la commune », relate Marcel Cadieu, adjoint au maire.
Des hommes majoritairement, mais également des femmes et des enfants, originaires de Somalie, d'Afrique sahélienne, de Mongolie et du Kasakhstan, soit une cinquantaine de personnes, et qui avaient été évacués la veille d'un squat rennais (Ouest-France du mardi 3 mai).
Le matin même, un représentant du Dal (Droit au logement) demandait à rencontrer la municipalité. « Nous avions alors convenu que les lieux seraient quittés au plus tard le mercredi soir », rappelle Marcel Cadieu. Des bâtiments où il n'y avait ni eau, ni électricité.
Une promesse tenue, suivie d'une installation près du canal d'Ille-et-Rance. « Un site qui fut il y a une vingtaine d'années terrain de camping », alors prévu pour deux ou trois tentes au plus...
Depuis, une trentaine de tentes bordent le canal. « Mais cette situation ne pourra pas durer », prévient Marcel Cadieu, en charge du dossier en l'absence du maire, Gilles Nicolas.
Et ce n'est pas pour des raisons idéologiques : « Ils ne posent aucun problème avec la population, qui de son côté ne manifeste aucun sentiment d'hostilité ». En témoigne la bonne cohabitation entre les demandeurs d'asile, installés d'un côté du canal, et les dizaines de boulistes qui jour après jour investissent le boulodrome, sur l'autre rive. « Le gros problème, ce sont les conditions d'accueil, et notamment l'hygiène ! » déplore Marcel Cadieu. Ils n'ont à disposition que les anciens sanitaires du camping, dont seulement deux WC. « Des installations engorgées dès le dimanche matin », note Marcel Cadieu, qui observe par ailleurs le nombre de personnes installées augmenter.
« Une gestion hypocrite de la situation... »
Dès le mercredi 4 mai, la commune informe la préfecture de la situation. Puis réitère ses appels, sans toutefois obtenir de réponse claire. Lundi matin, Marcel Cadieu insiste, en colère, et demande « une réponse claire et définitive ». Dans l'après-midi, les services de la préfecture lui font savoir que « c'est à nous, propriétaires du terrain, de déposer un référé auprès du tribunal en vue d'une expulsion. C'est choquant ! » regrette Marcel Cadieu.
Qui n'entend pas mener d'action en ce sens. « On les accueille, on va jusqu'au bout. Si on les expulse, c'est pour qu'ils aillent se réinstaller ailleurs, se retrouvant alors dans une situation identique. »
Ce qui pourrait tout arranger, « c'est qu'une commune, disposant d'une surface de camping adaptée, se propose de les accueillir ! »
En attendant, Marcel Cadieu se sent « prisonnier d'un système hypocritement géré : on expulse, mais on ne se préoccupe pas des conséquences ! »
Une situation que l'élu juge « totalement ubuesque ».
Quant au Dal, à l'initiative de l'installation des demandeurs d'asile à Chevaigné, « on a des contacts réguliers et de bonnes relations avec eux, ils gèrent le dossier de manière très respectable ».
Les demandeurs d'asile, Marcel Cadieu s'en préoccupe au quotidien, ainsi que certains habitants de la commune.
« Ils ont l'air en bonne santé. Chaque jour, ils prennent le car et se rendent à Rennes, pour régler des problèmes d'ordre administratif. »
Brigitte SAVERAT-GUILLARD.
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_--Pas-question-pour-nous-d-expulser-les-demandeurs-d-asile-_35079-avd-20110511-60452831_actuLocale.Htm
bravo la mairie de Chevaigné si la mairie de Rennes pouvait en faire autant ça serait génial mais bon ça n'est pas demain que ça arrivera.
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