samedi 11 juin 2011
Reportage
Vendredi, 9 h, devant la cité judiciaire de Rennes. Une quinzaine de demandeurs d'asile, accompagnés de bénévoles de l'association Droit au logement, attendent le début de l'audience qui doit décider de leur sort.
Devront-ils quitter la maison qu'ils occupent illégalement depuis la mi-mai dans la commune ? Rennes Métropole, le propriétaire, a engagé une procédure d'expulsion le 17 mai dernier. Le pavillon fait en effet partie du dispositif de l'AIVS, l'Agence immobilière à vocation sociale, destiné à reloger en urgence des personnes signalées par les services sociaux.
Quelques minutes avant d'entrer dans le tribunal, la fraîcheur de ce début de matinée s'ajoute à l'anxiété des visages. L'avocate des demandeurs d'asile, M e Le Verger, prévient pourtant. « Nous allons demander un renvoi de l'affaire, afin d'avoir plus de temps pour préparer une défense digne de ce nom. »
Surtout, explique-t-elle, « j'ai besoin de rendre des conclusions sur la saisine de la Cour européenne des Droits de l'homme concernant l'expulsion du squat de la route de Fougères début mai ». Une partie des personnes installées à Thorigné, dont des femmes et des enfants, vient en effet de ce squat.
À l'audience, M e Demidoff, représentant Rennes Métropole, invoque l'urgence de régler la question de la maison de Thorigné-Fouillard, entre autres « en raison de l'électricité qu'il faut remettre aux normes ». Après avoir écouté les deux parties, le président tranche : l'affaire est renvoyée au 17 juin.
Des places avec Coorus ?
Thorigné-Fouillard n'est pas la seule commune de l'agglomération où les demandeurs d'asile ont trouvé refuge. Toujours avec l'aide du Dal (Droit au logement), des migrants occupent une ancienne maison de garde-barrière à Saint-Grégoire, mais aussi deux autres logements à Rennes. Certains campent toujours à Chevaigné.
« Ça représente entre 180 à 200 personnes, mais on estime qu'il y a au moins 400 demandeurs d'asile en ce moment à Rennes », pointe Michel, un membre du Dal.
À Thorigné, les occupants de la maison nichée dans une impasse vivent très discrètement. Une ou deux tables de fortune ont été installées dans le jardin. Du linge sèche sur les balcons. Dans la journée, il n'y a d'ailleurs pas grand-monde. La plupart des Somaliens, Mongols ou Caucasiens qui dorment là multiplient les démarches pour obtenir un rendez-vous à la préfecture. Une étape obligée pour déposer un dossier auprès de l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides). Certains sont sans-papiers.
Dans une semaine, ces demandeurs d'asile sauront donc s'ils doivent quitter Thorigné. Lors du dernier conseil de Rennes Métropole, les élus se sont dits attentifs à leur situation. Dans le cadre du dispositif Coorus (Coordination réseau urgence sociale) créé récemment et auquel adhère la commune, ils ont indiqué qu'ils espéraient pouvoir y ouvrir un lieu d'accueil pour les personnes les plus en détresse.
Au moment de la signature de protocole par la ville de Rennes et cinq autres communes de l'agglomération, Coorus était annoncé comme devant être opérationnel avant l'été.
Muriel MANDINE.
Source :
http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Demande-d%E2%80%99expulsion-du-squat-de-Thorigne-Fouillard-l%E2%80%99audience-renvoyee_40823-1828988------35238-aud_actu.Htm
Reportage :
http://info.francetelevisions.fr/video-info/index-fr.php?id-categorie=JOURNAUX_LES_EDITIONS_LOCALES_HAUTE_BRETAGNE
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