dimanche 6 novembre 2011

Retour d'écho. Le Dal 35 répond au maire de Saint-Sulpice-La-Forêt.


Dans le dernier «"Echo de Saint-Sulpice-La-Forêt", Monsieur le Maire vous informait de "2 évènements graves" intervenus sur votre commune durant le mois de juillet : une invasion d'indésirables venus troubler la quiétude de l'été sulpicien. 

Il convient d’apporter un autre éclairage sur ces 2 événements :

1. “Le 17 juillet, l'occupation par des Kosovars et des Mongols, pilotée par le DAL35 (Droit Au Logement), de la maison achetée par la commune en juin 2010, au 15 rue de la Grange.“

Qu'ils soient demandeurs d'asile ou sans-papiers, ces migrants ne sont ni des délinquants, ni des criminels mais des femmes et des hommes contraints de quitter leur pays. Le droit à un toit est un droit fondamental et inconditionnel. C'est pour compenser les carences des pouvoirs publics qui ne respectent pas leurs propres lois que la Dal35 réquisitionne depuis 2 ans des logements vides dans Rennes-Métropole. 

Par une décision du 14 octobre, suite à la demande d'expulsion de la municipalité de St Sulpice, le TGI de Rennes a reconnu le caractère d'urgence de la situation en accordant un délai de 4 mois aux familles pour quitter les lieux. Un tout petit répit. 

Il faut savoir que la Ville de Rennes et 7 communes de l'agglomération ont voté le plan Coorus ( Coordination d'urgence Sociale ) en mettant à disposition 95 places pour les demandeurs d'asile.
Pourquoi pas Saint-Sulpice ? 

2. “Le 30 juillet en début d’après-midi, l’arrivée sur le terrain des sports, de 6 caravanes de gens du voyage, dont le nombre a été très vite porté à  12. Pendant plus de 2 semaines, les riverains ont eu à supporter des nuisances de toutes sortes, malgré nos interventions répétées et celles de la gendarmerie.”

Même si le terrain de Liffré  était disponible pour les accueillir à cette date, la loi précise que les maires des communes de moins de 5000 habitants doivent prendre des dispositions permettant d’accueillir les gens du voyage pour une durée minimale de 48 heures et maximum de 15 jours. Un tout petit répit aussi.

En utilisant des expressions telles que  «  événements graves  », «  désagréments générés par ces actions  », Monsieur le Maire, Jean-Yves Duval, désigne ces migrants comme une menace.  “Même si humainement il est normal de se poser des questions”,   même pas la volonté de s’insurger contre l'injustice de leur situation dans notre pays au mépris des lois républicaines  ; encore moins s’associer ou soutenir ceux qui ont choisi de ne pas laisser faire. En fait, ces mots trahissent la peur de l’autre, de l’étranger, de la pauvreté qu’il incarne. D’abord les ignorer, puis les rejeter en ayant soin de les désigner comme des menaces potentielles pour s’affranchir d’une vague culpabilité. Et vivre sans se poser de questions à Saint Sulpice, la mal nommée, où il y a visiblement des habitants qui sont moins dignes d'intérêt que d'autres.

Ces "nouveaux arrivants" n'ont d'ailleurs pas été conviés à la réception organisée à la mairie le 3 septembre dernier...   mais niés et dénigrés, ils sont là, et ont vocation à être accueillis ici comme ailleurs.

Le Dal35 a distribué 300 exemplaires de ce tract dans les boîtes aux lettres de la commune...

4 commentaires:

  1. Bonjour,
    2 choses suite à votre article.
    La première pas de soucis pour l'accueil de demandeurs d'asile. Notre monde est suffisamment pourris de dictateurs et de misères pour que des personnes quittent leurs pays d'origine. Les accueillir du mieux possible pour leur offrir un répit et la chance de débuter une nouvelle vie me semble juste humain... Mais quel est le cadre légal des "réquisitions" du DAL ?
    La seconde, l'accueil des gens du voyages. Pas du tout contre leur accueil, d'ailleurs la loi "nous" y oblige. cependant, les 2 semaines de leur présence sur le terrain de sport auront été 2 semaines pour le moins particulières : bruits jusque tard dans la nuit, pétards pour exciter les chiens du voisinage, cris, insultes et... Coups et blessures. Je vous passe le passage des déjections humaines dans les chemins de promenade. Bref, sans vouloir se mettre en contravention avec la loi, un minimum de respect aurait été apprécié de leur part. Ces personnes ont été promptes à opposer leur droits... Très bien, mais quid de leurs devoirs ? Une dernière chose, les caravanes étaient immatriculées pour la plupart dans... Le 35... Peut on parler de répit dans ce cas ou de villégiature quand ils reviennent tous les étés comme les estivants sur les cotes ?

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  2. Ces "2 événements graves" cités ci dessus sont à mettre en perspective avec l'affichage du drapeau tibétain au fronton de la mairie il y a 3 ans.

    La municipalité de Saint Sulpice est en fait une association de riverains qui démontre dans ses actions et ses écrits, la hauteur de leurs ambitions : pas de pauvres chez nous et touche pas à mon jardinet.

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  3. J'ai été décu par cette page du Dal qui a mon sens ne gagne aucune crédibilité avec ce genre de courrier. Autant je considère la réquisition de logement justifiable, autant je désapprouve cette démarche maladroite et également chargée de dénigrement. Aucune conscience ne peut évoluer avec cet état d'esprit. Tenez vous en à vos actions, ou alors, vous aussi, évoluez dans votre communication.

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  4. @Gilles : peut-être n'est pas plus habile des formes de communication, mais si vous reconnaissez l'utilité des réquisitions, vous savez aussi qu'elles répondent à des situations d'urgence et à des drames humains. Sans la réquisition de st-sulpice, des familles avec des enfants en bas âge (dont un bébé de qq jours) couchaient à la rue. Il n'est pas acceptable, alors qu'il n'y aucun préjudice pour la commune, qu'un maire résume cela à des "évènements graves" ou des "désagréments". Gageons que la maison occupée par les réfugiés mongoles restera vide de nombreux mois ou années après le départ de ces occupants, avant qu'il en soit jamais fait quelque chose. Qu'une commune comme St-Sulpice ne comporte qu'un seul (faux) logement social (T2), n'est-ce pas encore un scandale qu'il faudrait dénoncer ? Est-ce du "dénigrement" de dire la vérité en réponse à des mensonges institutionnels ?

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