dimanche 25 novembre 2012

250 DEMANDEURS D’ASILE ET SANS PAPIERS DONT 80 ENFANTS MENACES D’ETRE JETES A LA RUE.. UN KYSTE ?



Source : Médiapart


250 DEMANDEURS D’ASILE ET SANS PAPIERS DONT 80 ENFANTS MENACES D’ETRE JETES A LA RUE.. UN KYSTE ?

 A Rennes comme ailleurs, de nombreux migrants sont confrontés à des difficultés de logement dramatiques en ce début d'hiver. Les demandeurs d'asile, à qui les conventions européennes accordent pourtant un droit au logement, ne trouvent pas place dans les CADA. Les tentatives de la préfecture de les répartir sur les quatre départements bretons n'aboutissent qu'à les envoyer àla rue ailleurs. Viennentgrossir les rangs des sans-abris les très nombreux demandeurs d'asile placés sous statut Dublin 2, les demandeurs d'asile en procédure prioritaire venant des pays dits "sûrs", les déboutés du droits d'asile expulsés des CADA qui se retrouvent sans domicile quand ils ont la chance de ne pas être assignés à résidence, des Roumains européens de seconde zone, des Roms rejetés de partout et autres sans-papiers épuisés. Tout cepetit mondetente de survivre dans les rues de notre belle cité bretonne, aidés par quelques associations débordées. Des hommes, des femmes seules, des familles avec enfants, des femmes enceintes, des nouveaux-nés, des malades.
             Que peuvent-ils faire ? Ils se réfugient dans des squats, dont plusieurs appartiennent à la Ville de Rennes, qui les expulse sans scrupule à la veille de l'hiver,  alors qu'il n'y a aucun projet immédiat pour ces bâtiments. Des propositions de relogements ? 3 nuits d'hôtel généreusement octroyés, dont ils ne pourront même pas bénéficier, l'hôtelier ayant décidé que le "pédigrée" de ces gens ne lui convenait pas.
             A quelques kilomètres de là, dans la commune de Pacé, 250 autres migrants, dont 80 enfants, accompagnés par le DAL 35, se sont installés dans une ancienne maison de retraite désaffectée.  Mais la justice a décidé de leur expulsion à partir du 15 novembre. Et depuis cette date, ils vivent dans l'angoisse de cette menace d'expulsion mais dont nul ne juge utile de leur indiquer la date. Angoisse de se retrouver à la rue en plein hiver. Angoisse d'être confrontés à la police, pour ces exilés qui ont souvent de terribles souvenirs de la police de leur pays. Angoisse de perdre le mobilier qu'ils ont patiemment récupéré pendant ces six mois de squat. Angoisse de perdre, encore une fois, ce lieu de vie, où tout n'a certes pas été idyllique, où la vie quotidienne n'a pas toujours été simple, où la promiscuité a parfois crée des tensions, mais où cependant  ils ont pu se poser et se reposer, reconstruire une vie de famille, scolariser leurs enfants, oublier la vie au 115, si épuisante et si porteuse d'angoisse.
             Alors, même si un groupe d'identitaires bretons s'est élevé contre leur présence,  même si certains voisins les trouvent bien dérangeants, la population vient leur apporter son soutien. Le 7 novembre, 300 personnes, militants et habitants de la commune, sont venus au squat leur  dire leur solidarité. Dans la commune, un collectif de citoyens s'est formé pour réclamer leur relogement dans des conditions dignes et interpelle inlassablement les autorités. Et les professeurs et parents d'élèves d'un collège de Rennes appellent à un rassemblement samedi 24 novembre devant la mairie de Rennes. Des professeurs, révoltés de voir leurs élèves angoissés changer de comportement en classe ou ne plus venir de peur de ne plus retrouver leur famille le soir, téléphonent à la préfecture.
            Alors certes ils seront expulsés. Certes, malgré les déclaration de le préfecture qui déclare chercher des solutions de relogement ou au moins de "mise à l'abri", l'interminable attente se poursuit. Mais ils n'oublieront pas que des citoyens se sont mobilisés pour clamer qu' "un toit c'est un droit" pour tous et réclamer que les autorités prennent leur responsabilité sur cette lancinante question du logement des migrants.
 Armelle Bounya, RESF35,  DAL35

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