dimanche 11 novembre 2012

Communiqué de presse FNARS 35


Squat de Pacé. Des associations sociales s’alarment
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La bagarre entre ressortissants tchétchènes et mongols, qui a fait sept blessés au squat des migrants à Pacé, mardi, fait réagir la fédération nationale des associations de réinsertion sociale (FNARS 35).
« La bonne volonté militante ne suffit pas »
« Plus de 250 personnes de nationalités différentes vivent dans ce squat depuis 6 mois, sans l’intervention de travailleur social mandaté par une association spécialisée dans l’urgence sociale et l’accueil des demandeurs d’asile, écrit la fédération dans un communiqué. Seules des associations militantes sont présentes. L’état psychologique ou physique résultant de la rupture avec le pays d’origine, l’incertitude qui sera réservée à la demande d’asile, la précarité matérielle et économique mais aussi les cohabitations difficiles entre ethnies ou nationalités différentes peuvent constituer des explications à ces violences. Elles démontrent aussi que l’accueil des personnes en situation d’urgence nécessite des compétences et que la bonne volonté militante ne suffit pas : voulant faire le bien, elle s’expose aux risques du pompier pyromane. »
« Nous craignons de nouveaux incidents violents »
La fédération tire la sonnette d’alarme et interpelle les pouvoirs publics :« Au moment où se met en place le plan « hiver », nous répondons à seulement 20 % des demandes d’hébergement. À défaut d’une réponse de qualité, nous craignons de nouveaux incidents violents, y compris dans les établissements et services d’accueil d’urgence que gèrent nos associations. »

Le Dal35  dénonce  l’ambiguïté de ces propos.

Faut-il ne rien faire parce que « La bonne volonté militante ne suffit pas » ?


 « La bonne volonté militante ne suffit pas » mais l'absence de toute intervention depuis 3 ans "d'associations spécialisées dans l'urgence sociale et l'accueil de demandeurs d'asile" sur les squats de migrants de Rennes et Rennes-Métropole indique clairement les limites actuelles de leurs compétences. 

Noublions pas les appels des travailleurs sociaux au Dal35 pour les personnes à la rue dont ils ne savent quoi faire ; le Dal35, dernier recours avant la rue

Le Dal35 rappelle qu'aujourd'hui  l'urgence est de donner avant tout un toit à tous.

Pour mémoire, plusieurs centaines de personnes sont quotidiennement à la rue à Rennes.
Cette situation est la résultante de la remise en cause systématique de l'accompagnement social, sans que cela ait provoqué les résistances ou tout au moins des réactions de la part des dirigeants des fédérations et associations qui ont laissé faire ou voire se sont associées à certaines politiques qui allaient à l'encontre de l'éthique des salariés et contre les intérêts des migrants.

Le Dal35 s'oppose à toute idée de " concurrence" entre les publics qui pourrait être utilisée et trouve pour le moins maladroit d'opposer compétences militantes et compétences du travail social.

Profiter d'un fait divers pour tirer la sonnette d'alarme est  redoutable et laisse libre cours aux interprétations diverses.

S'associer et participer aux diverses manifestations des associations militantes concernant le mal logement ou l'absence de logement, voire d'hébergement nous semble la meilleure méthode pour interpeller la préfecture et les élus d'Ille-et-Vilaine !



AU SUJET DES COMMENTAIRES SUR LES « ÉVÈNEMENTS » DE PACÉ.

La « beauté » de la misère est un fantasme véhiculé par les classes dominantes qui voudraient, qu'en plus de subir sans protester le chômage, la traque policière, les affres de la faim et l'absence de logement, ils le fassent avec sérénité, tout en développant des valeurs morales exceptionnelles : un bon pauvre devrait donc être un pauvre consentant et souriant, moralement irréprochable. Or on sait, au moins depuis London et Orwell, que c'est impossible (les « événements » de Pacé n'en sont qu'une illustration somme toute assez classique). Feindre de le découvrir et s'en offusquer résonne comme une insulte à la misère.
Le vrai miracle est que, dans une précarité extrême, sans aucun accompagnement, ce genre de drame ne se soit pas produit avant. Plutôt que de continuer à monter en épingle ces événements dramatiques, il conviendrait de saluer l'extraordinaire civisme de la majorité des résidents de Pacé qui, durant plusieurs mois et dans les pires conditions, ont su malgré tout s'organiser pour la gestion de la vie quotidienne et s'entraider (oui, oui : on sait aussi partager entre pauvres !).
Bien sûr que les militants du DAL et des autres associations gravitant autour des Migrants sont conscients que « l'accueil de personnes en situation d'urgence nécessite des compétences et que la bonne volonté militante ne suffit pas ». C'est la raison pour laquelle, systématiquement et avec opiniâtreté, ils ne cessent de rappeler l'État à ses devoirs, notamment vis à vis des demandeurs d'asile (cf les dépôts de référés).
Mais, en l'absence de réponse institutionnelle, quelle est la meilleure attitude ? Abandonner toutes ces familles à la jungle de la rue ou chercher, au minimum, à leur offrir un toit ? Le crime est-il de détourner les yeux devant un nourrisson de trois mois dans un froid matin d'hiver et de poursuivre sa route au nom de « l'absence de compétences » … ou de le prendre dans ses bras ? À plus forte raison, quand ce sont parfois les travailleurs sociaux eux-mêmes ou le corps médical qui nous appellent à l'aide … (Notons, au passage, que les organisations syndicales des travailleurs sociaux annoncent redouter de graves problèmes pour les mois à venir, y compris  à l'intérieur même des structures institutionnelles, faute de moyens suffisants)
Le vrai scandale est que, pour faire des économies et pouvoir ainsi continuer à exonérer les tenants de l'argent de leurs obligations sociales, l'actuel gouvernement, tout comme les précédents (si ce n'est plus!) transfère ses responsabilités sur les associations. Évidemment, respecter la loi en accordant un logement aux demandeurs d'asile et en embauchant des travailleurs sociaux, cela coûte cher. Aujourd'hui, pendant que des diplômés restent au chômage, des Migrants souffrent d'un cruel manque d'accompagnement. Il est évident que tout le monde aurait à gagner à un assainissement de la situation.
Par ailleurs, fondamentalement, il est important de rappeler que les Migrants ne revendiquent pas le « statut » d'assistés : ils souhaitent seulement pouvoir vivre normalement, comme tout un chacun, c'est à dire pouvoir travailler pour se nourrir, se loger et éduquer leurs enfants dignement. Pour cela une seule solution : la régularisation.
Comment se fait-il  qu'au sortir de la guerre, dans un pays en ruine, endetté, il ait été possible de créer la sécurité sociale, les allocations familiales, les caisses de retraite, tout en intégrant des milliers de travailleurs immigrés chargés de reconstruire le pays ? Cherchons l'erreur …
Quant aux déclarations de certains affirmant qu'il nous est « impossible d'accueillir toute la misère du monde », un petit retour sur l'histoire pourrait être utile. Avons-nous vraiment demander des visas d'entrée aux Amériques, à l'Asie, à l'Afrique pour y exporter notre misère et coloniser leurs territoires ? Comment s'est constituée la richesse économique de l'Europe ? Avons-nous consulté les peuples concernés avant de soutenir leurs dictateurs et de faire fleurir nos industries d'armement ? Juste retour du bâton, diront certains.

Joëlle.

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