mardi 27 septembre 2011


 

L'expulsion demandée pour 100 demandeurs d'asile - Rennes

samedi 24 septembre 2011
Une cinquantaine de personnes a manifesté hier matin devant le tribunal correctionnel de Rennes.

Une cinquantaine de demandeurs d'asile et de membre de l'association du droit au logement a manifesté hier matin devant le tribunal correctionnel. Pour protester contre des expulsions.

Malheureusement le scénario est devenu banal. Des demandeurs d'asile qui s'installent dans des habitations réquisitionnées par l'association du Droit au logement (Dal) faute de trouver d'autres solutions de logement décentes. Des propriétaires qui s'adressent, en procédure d'urgence (référé) à la justice pour obtenir l'expulsion des occupants. Un procès. Quelques semaines de délibération et finalement l'expulsion dans un délai oscillant de quelques semaines à quelques mois.

Et c'est ce même scénario qui s'est encore joué hier devant le tribunal correctionnel de Rennes. « Il y a quatre maisons qui font l'objet d'un référé d'expulsion », explique Yannik Cottin du Dal. « Trois qui se situent avenue de Châteaugiron et qui appartiennent à la société Blot et une à Saint-Sulpice-la-Forêt qui appartient à la municipalité. L'enjeu pour nous est de pouvoir rester mais la décision ne nous appartient pas. Et si nous n'obtenons pas un délai, une centaine de demandeurs d'asile vont se retrouver à la rue. » Des hommes et femmes venus aussi bien d'Afrique, d'Asie que des pays de l'Est
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Neuf réquisitions

Actuellement, neuf maisons ont été réquisitionnées par le Dal sur Rennes et sa périphérie. « Nous permettons à 260 personnes d'avoir un toit dont 50 enfants et des nourrissons, précise le porte-parole du Dal. Et on craint énormément l'arrivée de l'hiver qui est, pour eux et pour nous, une période ultra-difficile. Malgré toutes les déclarations de la préfecture, il y a de plus en plus de personnes à la rue. »

Aux 260 demandeurs d'asile « pris en charge » par le Dal, il faut également ajouter environ 150 autres qui jonglent avec les places disponibles au 115 et tous les autres qui se débrouillent par eux-mêmes. « Au total, selon nous, ce seraient environ 500 personnes qui seraient à la rue. » Un véritable casse-tête pour le Dal mais aussi pour les municipalités et la préfecture qui ont déjà mises en place un dispositif d'urgence de 75 places (lire ci-dessous). Politiquement et financièrement, il n'est guère imaginable que des centaines d'autres places soient créées d'autant que les autorités craignent le fameux effet appel d'air.

Mais pour le Dal, impensable que des demandeurs d'asile, qui ont légalement le droit à un toit, puissent se retrouver à la rue. Le jugement concernant l'expulsion sera rendu le 2 octobre à 14 h.

Samuel NOHRA.

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