samedi 7 avril 2012

Qui cautionne quoi ?



Jeudi 7 avril, suite à l'expulsion des deux réquisitions de la rue de Poirier-Nivet et au refus catégorique de la préfecture de trouver une solution d'hébergement pour les célibataires, le Dal35 a investi l'hôtel d'agglomération de Rennes-Métropole vers 15h00..

Une soixantaine de demandeurs d'asile sans logement, accompagnés de militants, ont pacifiquement effectué un sit-in de quelques heures au centre du hall d’accueil tandis que se déroulait le salon Cap'com.

Certains élus, présents sur les lieux, ont pris discrètement le large...mais d'autres sont venus à notre rencontre ainsi que de nombreux visiteurs.

Le Dal35 a renouvelé ses revendications. Une offre d'hébergement pour tous, la condamnation officielle des expulsions sans relogement, la réquisition des logements vides appartenant à la Ville de Rennes et de Rennes-Métropole.

Les émissaires de Rennes-Métropole ont relayé les revendications auprès des autorités compétentes selon la formule consacrée et rappelé leur engagement inconditionnel en faveur de l’amélioration des conditions d'accueil des demandeurs d’asile, leurs nombreuses initiatives, leurs différents écrits ou déclarations,etc.

Des échanges classiques et stéréotypés de part et d'autre ....

Reste que 400 personnes demeurent quotidiennement à la rue et que seule l'association Dal35 trouve des solutions pour une grande partie des migrants à la rue, aussi décriées et condamnées ces solutions soient-elles.

Reste qu'aucun élu n'est venu condamner devant un micro les agissements de la préfecture ou apporter son soutien aux migrants,...
Reste que le Président  de Rennes-Métropole et Maire de Rennes, hormis l'envoi d'un courrier administratif, s'est bien gardé d'intervenir ou de déposer officiellement une demande de réquisition auprès du préfet.

Le salon, initialement prévu jusqu'à 22h00, a fermé aux alentours de 18h00. Le traiteur a remballé ses petits fours, le Maire et le Préfet ayant annulé leur participation, allez savoir pourquoi.

A 20h30, le Réseau Logement suspend sa réunion mensuelle pour venir sur place soutenir et  aider l'action en cours.

La préfecture et le Maire de Rennes n'ont pas souhaité exécuter une expulsion de ce lieu emblématique et vers 21h00, après moult  tractations, une offre d'hébergement temporaire a été proposée aux 14 personnes n'ayant pas de solution sur les réquisitions du Dal35.

14 places... à la Nouvelle-Béthel (45 km de Rennes, pleine campagne), à charge pour eux de s'y rendre, immédiatement, sans aucun bagage, sans possibilité de revenir pendant plusieurs jours...
4 voitures s'organisent. Un guide incompétent perd tout le monde dans la campagne. 22h30 destination finale.
On apprend alors qu'il s'agit seulement d'un hébergement jusqu'à mardi.

Bilan de la journée.
L'ensemble des expulsés d'aujourd'hui sera probablement à la rue dès la semaine prochaine

 Qui cautionne quoi ?



Liens Presse :
Ouest-France,
Le Mensuel de Rennes,
Rennes 1720
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1 commentaire:

  1. J'étais bien présente ce jeudi pour apporter mon soutien à ces familles "abandonnées" à la rue.
    Sylviane Rault
    Conseillère régionale EELV
    Voici l 'intégralité du communiqué que nous avons transmis à la presse:




    COMMUNIQUE DE PRESSE, Rennes le 06 avril _______________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________________


    Logement, appliquer la loi de réquisition.
    Au moins huit fourgons de policiers ont été mobilisés pour expulser au petit matin une quarantaine de demandeurs d'asile. En l'absence de proposition de logement par l'Etat, comme elles sont pourtant en droit de l'attendre, ces familles avec enfants étaient installées dans deux maisons vides, vouées à la démolition, rue Poirier-Nivet. (Rennes)
    Aujourd’hui' hui, bien qu'il n'y ait aucune proposition de relogement, la préfecture n'a aucun scrupule à les jeter à la rue !
    EELV dénonce cette politique indigne et demande l'application de la loi de réquisition.
    Si l'hébergement des demandeurs d'asile est de la compétence de l’État, les collectivités territoriales ne peuvent se défausser de leurs responsabilités face à ces situations d'urgence et nous appelons les collectivités locales à instaurer un véritable rapport de force avec l’État en proposant des lieux d'hébergements et en sommant publiquement la préfecture de les réquisitionner.
    Face à l'urgence humanitaire, nous en appelons à la solidarité.


    Solène Raude et Xavier Baron porte-paroles Europe Ecologie Les Verts de Rennes,
    Annie Bégot et Patrick Anne porte-paroles EELV, Ille et Vilaine.
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