Article du Mensuel de Rennes
Deux semaines après l’évacuation par la police du squat, le Dal 35 conteste la méthode utilisée, jugée « arbitraire et expéditive ». L’avocate a saisi la Cour européenne des droits de l’homme.
Droit au logement 35 ne décolère pas. Lors d’une conférence de presse organisée par l’association, en présence notamment de Jean-Baptiste Eyrault, porte-parole national, elle a dénoncé la procédure utilisée par la préfecture pour vider le squat de la rue de Fougères, où logeaient encore 150 demandeurs d’asile il y a deux semaines.
La préfecture a utilisé une « ordonnance sur requête » auprès du procureur. Mélanie Le Verger, l'avocate de l'asso, pointe le fait qu'elle n'a pu faire valoir les recours pour contester la décision d'expulsion avant qu'elle ne prenne effet. "L’Etat méprise le droit et la justice du début à la fin", tonne-t-elle. C'est une méthode "arbitraire et expéditive, qui ne reconnaît pas le droit des gens à se défendre et que le Dal a déjà rencontrée ailleurs en France", complète Jean-Baptiste Eyrault.
"Nous sommes le 115 bis"
La procédure utilisée a donc tué dans l'oeuf tout "procès équitable", selon les militants. Ce point s'ajoute à la liste des griefs que l'avocate soumet à l'examen de la Cour européenne des droits l'homme. Elle a saisi l’instance européenne, notamment pour non respect d’une directive qui demande à chaque Etat membre de l’Union européenne de prendre en charge le logement des demandeurs d’asile et pour "traitement inhumain".
L’association s’inquiète aujourd’hui que la procédure ne soit utilisée dans les autres squats. Deux sont ouverts à Rennes, boulevard de Guines et rue Claude Bernard. Certains demandeurs d’asile de la rue de Fougères ont également trouvé refuge dans une maison à Thorigné-Fouillard, et dans une aire de camping improvisée à Chevaigné. Une cinquantaine de demandeurs ont par ailleurs été répartis dans des centres d’accueil pour demandeurs d’asile à travers la France. Actuellement, l’association affirme loger au moins 120 demandeurs d’asile chaque soir. "Nous sommes devenus un 115 bis", affirme Yannic Cottin.
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