Seuls les militants qui ont dormi sur place ont pu accompagner de l'intérieur les migrants, ce matin : les forces de police ayant en effet été déployées autour du bâtiment vers 3h pour en interdire l'accès.
Accès interdit à toute personne militants et occupants compris. De source policière "Pour éviter les troubles liés aux éventuels opposants au relogement". Comme quoi on peut être flic et avoir un sacré sens de l'humour !
L'expulsion en toute humanité (dixit le préfet)a ainsi pu commencer à 6h après l'arrivée des renforts de police et - saluons leur aimable collaboration - de la SNSM.
Expulsion humaine donc où l'on voit arriver à nos côtés une femme qui avait gagné une nuit à la loterie du 115 et ne peut accéder à ses affaires ni espérer entrer dans le dispositif de "relogement".
Expulsion humaine où Jacques l'un des nôtres se fait sortir du bâtiment car il a osé s'exprimer lorsque les forces de l'ordre ont empêché une maman de rejoindre son bébé après être sortie pour mettre leurs affaires à l'abri.
Expulsion humaine où l'on nous apprend que les chambres sont évacuées méthodiquement sans prendre en compte les indications des quelques militants sur place (personnes cardiaques, âgées, enfants asthmatiques...)
Expulsion humaine où l'on voit sortir les enfants scolarisés sans leurs affaires...
Les migrants sur place repartent au compte-goutte munis d'un ticket pour se rendre à la préfecture et y découvrir leur hébergement pour ce soir. Il est 6h20 quand les premiers sortent et la préfecture n'ouvre qu'à 9h, il fait frisquet et pleut par intermittence, mais c'est un détail, reprenons.
Où les personnes seront-elles hébergées ? Un communiqué en fait la liste, une vingtaine de lieux disséminés sur le département. Nous le publierons ici. Notons juste que dans le dispositif figurent comme d'habitude des lieux d'hébergement où les migrants ne pourront trouver refuge que pour la nuit (hôtels, foyers... ), des lieux reculés qui vont un peu plus leur compliquer un peu plus la vie si besoin était (Québriac, Bain sur Oust..)
Nous regrettons bien évidemment :
- que cette expulsion ait eu lieu aujourd'hui 27 novembre alors que les travaux du bâtiment ne commenceront que fin janvier prochain.
- cette dissémination qui va nuire en particulier à la scolarité des enfants.
- les solutions provisoires uniquement destinées à une communication plus "propre" (pour rappel après l'expulsion du 180, rue de Fougères, beaucoup parmi les chanceux qui avaient été "relogés" n'avaient en fait obtenu que 3 nuits d'hôtel).
Nous vous donnons rendez-vous à 16h pour faire le point sur les situations et faire pression pour essayer de trouver des solutions pour les laissés pour compte. Le lieu sera communiqué ultérieurement.
Les premiers articles sont déjà parus :
Le Mensuel de Rennes.
Ouest France.
[Photo Karen Faurie, Ouest France]